Dopage

Lundi 5 octobre a été envoyé à l'Agence Mondiale Anti-dopage, aux ministres de la santé et des sports, Roselyne Bachelot et Rama Yade, ainsi qu'à Amaury Sport Organisation (ASO), l'organisateur du Tour de France, un document d'une dizaine de pages réalisé à partir des "journaux de bords" des deux médecins de l'Agence Française de Lutte contre le Dopage.

À travers ce rapport on peut voir que l'équipe du vainqueur et du 3e, Astana, aurait été "avantagée" : "Toujours les contrôles les plus tardifs le matin, délais pour se présenter au préleveur"
Pour commencer, le 11 juillet, avant le départ de l'étape reliant Andorre-la-vieille à Saint-Girons, l'obligation de se présenter immédiatement pour procéder à des prélèvements n'a pas été respectée suite à l'intervention d'inspecteurs de l'UCI qui, de plus, avaient refusé la présence des escortes de l'AFLD, pourtant obligatoire afin de veiller à ce que les coureurs ne se livrent à aucune manipulation entre la notification de leur contrôle et le prélèvement.
Ils ont de plus bénéficié d'un délai d'environ 45 minutes :
"Une telle tolérance accordée sans véritable justification (… ne permet pas, en l'absence d'escortes, de s'assurer de la parfaite régularité de la procédure, notamment qu'aucune manipulation n'est effectuée".

Le 25 juillet, d'autres contrôles n'ont pas pu avoir lieu suite à la sous-estimation du temps de transport des coureurs, a également déploré l'AFLD.
Elle a également appuyé sur le fait que l'UCI a bien transmis des informations sur la localisation des équipes lors de leur préparation d'avant-Tour afin de pouvoir effectuer des contrôles … sauf l'équipe Kazakhe ! "Une rétention d'information qui ne va pas dans le sens de la lutte contre le dopage", ont-ils ajouté.

Les inspecteurs de l'Union Cycliste Internationale n'auraient également pas pris le soin de tenir secret les futurs contrôles :
"Il n'est en effet pas très professionnel d'échanger à haute voix sur ces sujets dans une salle de restauration où sont présents des coureurs, notamment la veille d'un contrôle comme ce fut le cas à Barcelone le 7 juillet au soir".

L'annonce du nom des cyclistes devant se soumettre à des contrôles auraient également souvent été effectuée 30 minutes avant l'arrivée. Un laps de temps trop important selon l'AFLD, qui pourrait donner la possibilité à leurs directeurs sportifs d'avertir leurs coureurs grâce aux oreillettes et "favoriser ainsi des manipulations sur les paramètres des échantillons devant être prélevés".

Les échantillons auraient également été parfois conservé trop longtemps à température ambiante pour préserver leur intégrité, notamment pour la Team Milram avant l'étape amenant à Tarbes.
"Un manquement grave aux règles de bonne conservation des échantillons qui auront à n'en pas douter pour conséquence de rendre difficile des analyses en raison de leur détérioration".

Pour finir, l'AFLD a révélé que les inspecteurs de l'UCI avaient qualifié à tort de contrôles hors compétitions ceux effectués avant ou après les étapes. Une erreur qui pourrait s'avérer lourde de conséquences car la liste de produits interdits hors compétitions est bien plus réduite que celle en période de compétition.

"L'équipe Astana a bénéficié d'un traitement privilégié de la part des officiels de l'UCI" a pour finir déclaré l'Agence Française de lutte contre le dopage.