Les Tops et Flops

Régulièrement, nous évoquerons ici les performances des coureurs du peloton. Les bonnes surprises comme les moins bonnes seront décryptées.
On commence aujourd'hui avec 3 tops et 3 flops de ce début de saison.


AU TOP

Gilbert, comme en 2011 ?

Philippe Gilbert affiche depuis ce début d'année une forme étincelante ! Déjà vainqueur du Tour Down Under pour commencer l'année, il a signé pour la première fois de sa carrière une victoire sur le classement général d'une épreuve estampillée World Tour. En ce mois de mars, le revoilà qui marque les esprits, en remportant la Primavera, Milan - San Remo, une autre première pour lui.
Le Champion du Monde 2012 semble se rapprocher de son niveau de 2011 où il avait récolté 16 bouquets et non des moindres avec notamment le triplé des Ardennaises, la 1e étape du Tour de France ou encore la Classique de San Sebastian. Alors Philippe, un nouveau triplé est-il possible ? C'est en tout cas ce qu'espère son manager homonyme, qui lui accorde toute sa confiance... et il la lui rend bien.


Uran change de dimension

Son départ chez Omega Pharma - Quick Step cet hiver a fait couler beaucoup d'encre. Chez Sky, Uran était barré par les deux ogres Froome et Wiggins, et puis Richie Porte l'a aussi grillé dans la hiérarchie. Rigoberto Uran devait franchir un cap en Belgique, s'imposer définitivement dans la cour des grands en étant LE leader de sa formation. A 27 ans, le colombien a réussi son pari.
Déjà excellent sur le Tour d'Oman qu'il a remporté haut la main, Uran a impressionné sur la Course au Soleil dans un mano à mano dantesque avec Alejandro Valverde. Pour 20 secondes, il remporte la plus belle victoire de sa carrière, lui qui avait jusqu'ici été un habitué des accessits. On se souvient de son impuissance l'an dernier face à la machine Nibali sur le Giro, de sa seconde place aux Jeux Olympiques de Londres ou encore de ses deux podiums sur le Tour de Lombardie.
Désormais, Uran n'est plus un homme de l'ombre, c'est un numéro 1, l'homme qui a le plus impressionné en montagne sur ce début d'année.


Dumoulin dans le vent ()

Certains observateurs considéraient que Samuel Dumoulin faisait une grossière erreur en restant chez AG2R cette année. Les Ciel & Terre, qui ont enregistré l'arrivée de deux gros sprinteurs — Marcel Kittel et Michael Van Staeyen — ne semblaient pas pouvoir lui laisser de place au Soleil. Mais voilà, Sam se l'est faite tout seul, sa place. Brillant sur l'Etoile de Bessèges où il a remporté trois étapes et le Classement Général pour la deuxième fois de sa carrière après 2010, Dumoulin a ensuite enchaîné avec un cinquième succès, sur la Classique d'Almeria.
Dumoulin est actuellement le français le plus performant à l'heure où les Démare, Bouhanni et Coquard sont en difficulté, et s'impose comme un des sprinteurs les plus complets, capable de grimper mieux que la moyenne. Ses progrès sur les chronos se sont également fait remarquer à Bessèges où il a bien limité la casse.
"Je suis comme le vin, je me bonifie avec l'âge" nous dit-il. On lui souhaite de monter encore en puissance dans ce qui est déjà l'une des saisons les plus abouties de sa belle carrière.




LES FLOPS


Où est passé le gladiateur ?

Fabian Cancellara inquiète sérieusement. Le voilà, à 33 ans, réalisant son pire début de saison depuis bien longtemps. 19e sur l'Het Niewsblad puis totalement débordé sur Kuurne-Brussel-Kuurne où il n'a même pas coupé la ligne, Spartacus a réalisé une nouvelle contre-performance en étant transparent sur Milan-San Remo, l'un des gros objectifs de sa saison. Seulement 36e en Italie, le suisse a finit hors du top 20 pour la première fois depuis 2007. Si certains s'interrogent sur sa capacité à revenir au top, son équipe Trek Factory Racing continue à lui accorder une confiance aveugle, avec une brigade d'équipiers entièrement dévolus pour leur mentor.
Cancellara saura-t-il rebondir sur les prochaines Classiques Flandriennes et nous montrer qu'il reste le numéro 1 dans son secteur ? Affaire à suivre.


Europcrash

Toujours fanny cette saison, le Team Europcar de Jean-René Bernaudeau et Tetoon fait grise mine. Thomas Voeckler n'a pas encore couru en dehors de Milan-San Remo où il a été transparent. Bryan Coquard s'est raté sur ses premiers rendez-vous de la saison. La seule petite satisfaction provient de la recrue polonaise, Rafal Majka, 8e de Paris-Nice devant — excusez du peu — Tejay Van Garderen, Carlos Betancur, Laurens Ten Dam et... Pierre Rolland. Majka représente aujourd'hui l'avenir de la formation Vendéenne manifestement encore un peu tendre pour le World Tour. Mais on peut légitimement se demander s'il a les épaules pour mener une équipe vers les sommets. La faire décoller de la zone rouge serait déjà pas si mal.


Chris Froome marche (toujours) sur les traces de Wiggins

Les années se suivent et se ressemblent pour le Team Sky. En 2012, Bradley Wiggins devient le fer de lance de l'équipe et remporte le Tour de France, bien aidé par un monumental Chris Froome. 2013, Wiggins n'est plus que l'ombre de lui-même, totalement paralysé sur le Giro. Froome devient le fer de lance de l'équipe et remporte le Tour de France, bien aidé par un monumental Richie Porte. On s'était dit que pour Froome, c'était différent. Parce que lui, même sans personne pour le Porter ( bis), il écrasait la concurrence et notamment le malheureux Alberto Contador totalement désoeuvré.
Mais au final, sur ce Tirreno, malgré avec une belle victoire d'étape, Chris Froome semble cruellement souffrir du même syndrome que Wiggins. Souvenez-vous de mai 2013. Wiggins, sur la première semaine du Giro, semble en très bonne condition physique et son duel avec Nibali promet ! puis un jour vient une descente, avec un peu de pluie, et Wiggo perd totalement ses moyens. Paralysé, le premier Britannique vainqueur du Tour de France abandonne et ouvre la porte à un certain... Rigoberto Uran qui a fini 2e.
Sur ce début de Tirreno, Froome semblait au top, puis un jour de pluie, dans une descente, le voilà qui perd un temps fou sur ses trois rivaux. Froome plonge totalement sur la fin du tour et termine à une frustrante 4e place à plus de 4 minutes de Nibali. Pas la catastrophe, mais une sacrée déception quand même.
Un conseil pour la Sky : n'envoyez plus JAMAIS votre leader en Italie faire une descente sous la pluie. Jamais

2e édition, nous revenons sur les performances marquantes du mois d'avril qui a été particulièrement chargé en grands rendez-vous entre les grandes classiques, le Tour de Catalogne, du Pays Basque et de Romandie entre autres.

Qui sont les tops et les flops du moment ?

Phénoménal Degenkolb ! Déjà très en jambes dès le début de saison notamment sur le Tour Down Under et sur Milan - San Remo, l'allemand nous a rappelé qu'il faisait partie des meilleurs sprinteurs de la planète. Mais ce qu'a réalisé Degenkolb ces dernières semaines, personne ne l'a vu venir ! Après Boonen en 2012 et Cancellara en 2013, c'est à la surprise générale le leader de Giant-Shimano qui réalise le mythique doublé Tour des Flandres / Paris - Roubaix. De mémoire, il me semble que c'est la première fois dans l'histoire du vélo que nous avons droit à trois doublés de trois coureurs différents en trois ans. Degenkolb entre dans l'histoire du cyclisme, il est le premier allemand à remporter Paris-Roubaix depuis Josef Fischer en... 1896 ! La première édition de Paris-Roubaix ! 118 ans ! Quant au Tour des Flandres, il est tout simplement le 1e allemand à l'emporter. Degenkolb incarne à merveille une génération dorée du cyclisme allemand, prête à effacer quelques records !

Avec Betancur, c'est souvent la même chose. L'an dernier, le colombien d'AG2R avait fait une excellente saison, ponctuée par une 3e place sur la Flèche Wallone, une 4e sur Liège-Bastogne-Liège, une 5e place sur le Giro avec trois 2e places d'étapes... Eternel second, Carlos ? Il va commencer à croire qu'il est maudit avec ces deux très cruelles secondes places sur l'Amstel Gold Race et la Flèche Wallonne, à chaque fois battu quasiment à la photofinish. Après avoir fait voler le peloton en éclats à 40km de l'arrivée sur l'Amstel, Betancur se débarrasse de tout le monde sauf de ce diable de Peter Sagan qui le battra au sprint d'un demi-vélo. C'est le même demi-vélo qu'il lui manque quelques jours plus tard en haut du Mûr de Huy pour déborder Daniel Martin. Deux fois deuxième, encore. Mais le colombien se réconfortera avec l'exceptionnelle victoire acquise précédemment au Pays-Basque. Là aussi, il a fait exploser le peloton à 30km de l'arrivée mais cette fois-ci, personne n'a pu suivre le train d'enfer de Betancur. Il s'en va, seul, et relègue Joaquin Rodriguez a plusieurs minutes pour finalement remporter haut la main le classement général. 4e également au Tour de Catalogne, Betancur a réalisé un mois d'avril extraordinaire, il aurait juste manqué un doublé...

On ne l'avait pas vu venir, pourtant le danois est en forme olympique depuis le début de saison. 5e de l'Het Niewsblad puis 6e de Milan-San Remo, il était déjà présent lors des premiers gros rendez-vous, mais il a ensuite véritablement marqué la planète vélo en signant un succès aussi retentissant que spectaculaire sur Gent-Wevelgem au terme d'une longue échappée qui aura résisté d'un poil aux retours de Boonen et Greipel. Souvent placé ces dernières années sur les classiques (un peu moins en 2012 et 2013), Breschel signe le plus beau succès de sa carrière et multiplie les belles places d'honneur depuis, comme cette belle 8e place sur le Tour des Flandres. A 30 ans, le danois réalise l'une des meilleures saisons de sa carrière alors qu'on ne l'attendait plus trop.

"Que va faire Valverde en Continental Tour ? Pourquoi part-il en pré-retraite en Suisse ?" demandaient les langues de vipère. L'espagnol a répondu aux critiques de la plus belle des manières : sur les routes. Il était déjà là en mars, où son duel avec Uran sur Paris-Nice avait marqué les esprits. Mais en avril, Valverde a cartonné partout où il est passé ! Regardez plutôt : il a participé à l'Amstel Gold Race, au Tour du Trentin, à Liège-Bastogne-Liège et au Tour de Romandie. Résultat ? 3e aux Pays-Bas, vainqueur en Italie avec une étape en prime, vainqueur en Belgique et 2e en Romandie avec 2 victoires d'étapes. Voilà, c'est clair, Valverde a retrouvé son meilleur niveau, et en point d'orgue on retiendra son troisième succès sur la Doyenne dans une lutte acharnée avec Vincenzo Nibali. Valverde, 33 ans, n'a peut-être pas fini de briller puisqu'il a encore bien d'autres objectifs cette saison comme la Vuelta, les Championnats du Monde et le Tour de Lombardie !

Joaquim Rodriguez dans le dur

Difficile pour Purito d'enchaîner après une année 2013 de haute voltige marquée par une place de numéro 1 mondiale mais une succession d'énormes désillusions. Après sa cruelle 2e place sur les Championnats du Monde 2013, Rodriguez, en larmes, déclare aux médias "C'est le destin de Purito". C'est vrai que 2013 était l'année de la frustration pour l'espagnol, 2e de Liège-Bastogne-Liège, 3e du Tour de France, 4e de la Vuelta et donc vice-champion du monde. Il avait quand même fini sur une bonne note en s'imposant sur le Tour de Lombardie pour la deuxième année consécutive. Mais cette année, bien qu'il ait remporté le Tour de Catalogne, Purito connait un coup de moins bien. Sevré de victoires sur les classiques pour le moment, Rodriguez pensait tenir la victoire finale au Pays-Basque avant une énorme défaillance qui a servi Betancur sur un plateau. Rodriguez sera bientôt au départ du Giro et espère enfin remporter son premier Grand Tour à 35 ans. Peut-être sur le déclin mais toujours combatif au possible, le leader de Katusha fera tout pour y arriver.


Tom Banane

Le jeune espagnol de 29 an déjà ne nous avait jamais caché son affection pour cette course particulière qu'est le Down Under. Remontons dans le temps, c'est bien ce même jeune homme qui en 2013 avait terminé 7ème de la première World Tour de l'année.
Ensuite, la disparition de son équipe fétiche Euskaltel fin 2013 l'avait plongé dans deux saisons quasi blanches. Et à la fin de l'année dernière, chez Sky, nous avions assisté à son réveil. Eh bien voilà !Il remporte aujourd'hui sa course favorite après une échappée excellemment conduite qui l'a propulsé en orange et après la course parfaite les jours suivants. Grâce à cette performance, attendue par ses proches et de lui mais qui a surpris le grand public, le voilà numéro 1 mondial fin janvier, un rêve qui se réalise... A quand la suite ?

C'est un italien du même âge (29 ans) qui réussit une incroyable performance lors de cette même course ! Ponzi s'est en effet offert 3 victoires d'étapes en 6 jours faces aux plus rapides du monde. La prouesse est de taille contrairement à l'homme (1m76 pas plus). Alors pour ce cycliste au top en janvier la question se pose, changement dans la hiérarchie du sprint mondial ? Ou tout simplement pic de forme très tôt dans la saison ? Réponse dans les prochaines semaines.

On ne le présente plus. Sprinteur espagnol, passe bien les bosses, 31 ans déjà, quelques années de carrière derrière lui, souvent placé, rarement gagnant, il s'agit bien du semi-homonyme de Nairo Alexander Quintana Jojas.... José Joaquim Jojas Gil !
Il réalise en effet un début de saison de tonnerre en ayant remporté trois étapes et le général final du Tour de Bessèges en France. Certains suiveurs disent qu'on pourrait le retrouver souvent avec ce genre de résultat par la suite, à confirmer.

Peter Sagan, l'étoile s'éteint déjà ?


Il a réussi très jeune ! Maillot vert des Tours 2012-2013, très prometteur en sprints, en vallon, en pavé et ainsi de suite. On attendait énormément de lui.
Après deux saisons 2014-2015 un poil en deçà des précédentes, voilà qu'il rate son entrée en matière 2016 au Down Under....On ne sait plus que dire de lui


Pelucchi/Bos duo d'enfer

VS



En effet les deux sprinteurs censé s'aider et étant les grands favoris des sprints sur le Tour d'Oman ils se sont littéralement...battus. L'un à droite de la route, l'autre à gauche sur chaque sprint. Chacun pour soi, sans train résultat... Lobato à fait le plein et les Belkin repartent sans étapes. La mésentente entre ces deux sprinteurs ne date pas d'aujourd'hui. Belkin avait même tenté de se séparer de Bos lors d'un transfert avec Androni, rejeté par l'autre manager à la signature et désapprouvé par l'UCI.
Les deux hommes contraints de courir ensemble sont donc les flops de ce mois-ci... A suivre.

Incroyable ! Le slovaque ne cesse de performer depuis notre dernier numéro, et pourtant il est passé par pas mal d'équipes différentes. Une étape au Down Under, 3 étapes sur Paris-Nice, 3 en Romandie et la saison ne fait que débuter. Rien à dire sur ce talent mondial incontestable et incontesté du sprint, du punch, du pavé, etc....

Dans la famille Quintana, je demande l'ainé ! 3 victoires au Tirreno plus le CG final, une étape en Catalogne, assez dominateur sur le Giro, à nouveau, c'est l'homme qui a le plus gagné cette saison. Alors que l'on annonce un jeune cadet meilleur encore, les adversaires des colombiens se contentent pour l'instant amplement de la concurrence de Nairo Alexander. L'immense grimpeur domine chaque course qu'il court. En l'attendant plus tard...sur la Vuelta...ou sur le Tour.

Incroyable Marcel Kittel qui comme l'an dernier, brille et gagne partout sur son chemin, les routes du Giro ne sont qu'une promenade allemande pour lui et il est parti pour un nouveau maillot vert sur un grand tour. Il fera fin mai partie des deux hommes ayant le plus gagnés en 2016 et très certainement sur l'ensemble de ces trois dernières années.

Vincenzo Nibali, le requin de Messine se noie dans l'océan de la malchance.

Si je vous disais qu'en dernière semaine du Giro, réunissant quelques grand leaders, Nibali était hors top 10... Eh bien oui le fléau de la malchance a encore frappé, après Spilak en 2014, Purito en 2015, c'est Nibali la victime de la désormais célèbre "Chute de début de Giro" en 2016, qui sera le lauréat en 2017 ? ...


Mark Cavendish, la fusée de l'île de man est à court de carburant.