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Giro d'Italia

Composition :

Leader : Domenico Pozzovivo
Co-leader : Eros Capecchi
Electron libre : Rinaldo Nocentini
Equipiers : Rory Sutherland , Christophe Riblon , Vladimir Karpets , Matteo Montaguti , Hugo Houle , Benoît Vaugrenard



Classement général des bookmakers :

1. V.Nibali
2. B.Wiggins
3. R.Hesjedal
4. M.Scarponi
5. S.Sanchez
6. R.Gesink
7. D.Pozzovivo
8. D.Cunego
9. P.Rolland
10. I.Anton

Classement général final :

1. B.Wiggins
2. V.Nibali
3. S.Sanchez
4. P.Rolland
5. M.Scarponi
6. D.Cunego
7. R.Hesjedal
8. M.Rogers
9. S.Kruijswijk
10. D.Pozzovivo



Contexte :

Alors que la bataille Wiggins-Nibali attendue pour le classement général a bel et bien eu lieu, ceux qu'on attendait comme les deux principaux arbitres de ce Giro, à savoir Ryder Hesjedal et Michele Scarponi, les deux précédents vainqueurs, se sont montrés timorés. C'est finalement Pierre Rolland et Samuel Sanchez qui ont donné le plus de fil à retordre aux deux cadors, au point d'échouer à moins d'une minute de la victoire finale.
Domenico Pozzovivo, beau 8e l'an passé, avait pour objectif personnel de faire au moins aussi bien, l'équipe s'étant fixé également l'objectif de remporter une étape.

Il s'agit à n'en pas douter du plus beau Grand Tour des dernières années, mêlant un casting luxueux et un suspens entier jusqu'à Milan. Les attaques furent nombreuses, avec un Pozzovivo qui aura tout le temps tenté, au même titre que Gesink, Cunego et Scarponi par exemple. Les rebondissements se sont multipliés, et après avoir perdu énormément de temps à la moitié du Giro, Bradley Wiggins a lentement mais sûrement réussi à gratter les secondes pour frapper le coup fatal sur le contre-la-montre milanais.
Wiggins a commencé ce Giro par deux victoires d'étapes, et il l'a terminé par deux victoires d'étapes, avec bien sûr deux contre-la-montre, mais également un sprint remporté suite à un coup de bordure de la Sky et une victoire de grande classe en haut du Passo di Stelvio, Cima Coppi du Tour d'Italie 2013.
Le seul point décevant sera peut-être le niveau assez faible des sprints massifs, avec très peu de grands sprinteurs engagés et des équipes de sprinteurs finalement absentes des débats, la faute peut-être à un parcours trop sélectif.






Si l'objectif au classement général n'est pas accompli, il ne faut pas cracher sur la performance collective d'AG2R qui a vu tous les coureurs montrer leurs qualités durant ce Giro. La deuxième place au classement par équipe n'a rien d'un hasard tant les coureurs se sont montrés solidaires, et cela dès la première semaine avec une victoire aussi surprenante que méritée au contre-la-montre par équipe. Le seul bémol restera le caractère un poil trop offensif de la stratégie établie par le staff.

Il était avec Karpets et Christophe Riblon l'homme en forme de la première semaine. En gros rouleur, il n'est pas étranger au succès de l'équipe lors du chrono collectif. Il se signalera ensuite en ramenant son leader Pozzovivo pris par une cassure sur le plat. Véritable sauveteur sur ce coup là, Cuk' décide alors pour le récompenser de lui laisser carte blanche sur la suite du tour.
Il en aura fait bon usage en terminant 4e en haut du Pian dei Resinelli, et en allant chercher une belle 6e place au classement de la montagne. Dommage qu'il ait connu quelques trous d'air en deuxième semaine où il perd beaucoup de temps. Visiblement carbonisé, il termine bien en-dessous de ses standards lors du dernier chrono.

Offensif sans démesure, Rinaldo s'est vu récompensé de ses efforts en s'adjugeant la 10e étape sur un sprint en côte dans un peloton très aminci. On a vu un grand Nocentini en haute montagne, puisqu'il termine 24e du classement général. Il s'est imposé comme le lieutenant numéro deux de Pozzovivo sur les étapes les plus difficiles, rôle qui ne lui était pas forcément décerné. Il a toutefois bien comblé l'abandon de Christophe Riblon dans ce rôle.

L'homme qui ne sourit jamais était tout de même bien heureux de voir qu'il était le seul à contrarier Bradley Wiggins lors du prologue. Devant des noms ronflants comme celui de Taylor Phinney ou Michael Rogers, Karpets réalise un très bon début de Giro. En partie responsable de la victoire au TTT, il se mue au fil des semaines en équipier modèle de Pozzovivo, tout en terminant à une honorable 35e place au classement général, et il avait encore les jambes pour faire 13e du contre-la-montre final.



Toujours devant la roue de Pozzovivo, Eros a été à la hauteur des attentes. Il a même pu s'insérer dans le top 10 de quelques étapes. Dommage qu'il explose sur le Stelvio et perde 10 minutes, sans quoi il aurait certainement terminé dans le top 20. Sa 23e place est toutefois satisfaisante.



Assez discret, il se signale toutefois par une 6e place lors d'une étape de transition où il prend la bonne échappée. Il a souvent été cantonné au rôle de porteur de bidons, mais il l'a rempli avec sérieux.



Il avait des jambes de feu ici, mais sa prestation laisse un goût d'inachevé tant il semble s'être dispersé. Ultra offensif, parfois déraisonnable, le lutin italien a toutefois eu le don de dynamiter plusieurs étapes et faire mal aux jambes de tout le monde. Impressionnant de facilité quand la pente s'élève, il lui manque peut-être un peu de lucidité pour devenir un grand champion. On saluera toute fois sa combativité à toute épreuve et ses progrès au contre-la-montre qui lui sauvent la mise pour le top 10.
On déplorera aussi une crevaison dans les dix derniers kilomètres à Lago Laceno qui lui ont coûté deux minutes. Dommage, il aurait pu prétendre à mieux sans cela.

Les déceptions :

Christophe Riblon (Non noté)

L'homme à tout faire de l'équipe n'aura pas pesé sur les débats, si ce n'est sur le TTT où il a été une vraie moto. On l'attendait plus présent en première semaine pour déjouer les pronostics au sprints, mais il a finalement été trop nonchalant pour se placer à l'avant du peloton sur les houleux sprints du Giro. Appliqué à son travail d'équipier en dehors de cela, il termine tout de même bien, finissant devant des top rouleurs comme Westra au dernier chrono. 78e du classement général.



Totalement absent, Houle a déjà déçu lors du prologue où il était attendu. Il lâche prise lors du TTT, et n'accompagne jamais les meilleurs en montagne. C'était le Giro de l'apprentissage pour la pépite canadienne, qui était visiblement hors de forme. Il aura selon toute vraisemblance une nouvelle chance de se distinguer lors du Tour de France.