Le Sport Vélo

Bon voilà j'ouvre un petit topic pour vous montrer ce que j'ai fait sur le vélo durant mon stage à Lafont Presse en février où j'ai écris dans le Sport Vélo. Les critiques sont les bienvenue.

J'ai donc bossé sur le numéro qui sortait fin février et j'ai fait le dossier principal sur Contador. Je fais donc la Une

Voici le dossier sur une double. Le but, donner les clés au lecteur pour comprendre l'affaire !

Affaire Contador : Les clés pour comprendre

Sous le coup d'une suspension depuis son contrôle positif lors du Tour de France 2010, Alberto Contador a enfin vu le verdict tomber. “El Pistolero” s'est vu infliger une suspension rétroactive de deux ans qui prendra fin le 5 août prochain. Le 6 février dernier, le TAS a rendu sa décision mais elle suscite beaucoup d'interrogations. Voici dix questions qui pourront permettre d'éclairer l'affaire.


1) Contador s'est-il dopé ?

Difficile de répondre à une telle question. Toujours est-il que 50 picogrammes de clenbutérol ont été retrouvé après un contrôle antidopage. Les hypothèses de la viande contaminée et de la transfusion sanguine ont rapidement été exclues par le TAS qui a retenu l'hypothèse de la présence de cette substance après “ingestion de suppléments nutritifs contaminés”. Pourtant, l'Espagnol nie avoir pris des compléments nutritifs non autorisés. Il assure avoir absorbé les mêmes que ses équipiers. Mais sans pouvoir démontrer le contraire, le TAS a préféré se reposer sur des preuves scientifiques. Toutefois une question persiste. Cette infraction de dopage est-elle volontaire ? Le TAS reste en tout cas très discret sur le sujet et une ambiguïté s'installe. Car là est tout le problème, si l'Espagnol s'est dopé volontairement alors cette sanction semble être justifiée mais dans le cas contraire “certains ont déjà été blanchis” confie Philippe Mauduit, directeur sportif chez Saxo Bank – Sungard. Dans le bénéfice du doute, le TAS a préféré mettre deux ans à Contador. Une sanction pour l'exemple ?

2) La procédure a-t-elle trop duré ?

Après l'annonce du verdict, un thème est régulièrement revenu dans les réactions des personnes interrogées. Il concerne la durée de la procédure. “Pourquoi une si longue procédure ?”, a-t-on pu lire ou entendre un peu partout. La réponse apportée par le TAS à cette question a été simple. La procédure aurait duré à cause de la complexité juridique et scientifique du dossier. Il faut quand même rappeler que le coureur jugé n'était autre que le numéro un du peloton, l'homme à battre sur les grands tours. La décision rendue par le TAS était donc de la plus haute importance. Selon Vincent Lavenu, manager général d'Ag2r-La-Mondiale, “C'était une affaire compliquée, sensible et le TAS voulait être sûr d'avoir toutes les billes pour ne pas se tromper, car leur décision était très importante.” Philippe Mauduit, ajoute, “La longueur de la procédure était probablement justifiée mais il faudrait trouver un moyen de résoudre ces affaires plus rapidement”. Le débat est lancé.

3) La rétroactivité de la sanction pose-t-elle problème ?

Oui, c'est la critique principale qui ressort après que le TAS ait rendu son verdict. Cette suspension rétroactive s'applique car les enquêteurs ont travaillé sur une procédure de longue durée. Cela signifie que l'Espagnol est suspendu deux ans à partir du 25 janvier 2011 – date décidée par le TAS – jour durant lequel la fédération espagnole avait proposé une sanction. Les 5 mois et 19 jours que le coureur avait purgé en suspension provisoire y sont soustraits. Il ne lui reste donc plus que 7 mois à purger. Mais pendant une année, Contador a pu courir et remporter des titres. Un fait qui pose problème puisque les résultats des courses sont faussés. Les courses sans lui auraient pu prendre un scénario différent et voir un tout autre vainqueur. De plus comme l'explique Vincent Lavenu, “Les résultats n'ont pas la même saveur que s'ils avaient été obtenus sportivement”. Lui qui est concerné de près, avec la troisième place glanée par John Gadret au dernier Giro, explique, “Tout a déjà été fait, les courses, les podiums, les remises de maillots etc. Donc au final, ça ne change pas grand chose”. Ceci amène donc la question suivante.

4) Faut-il attribuer ses titres à quelqu'un ?

Cette question revient de plus en plus sur les lèvres des amateurs de cyclisme. La course étant faussée, est-il vraiment juste de remettre le titre au dauphin alors que la course aurait été différente ? Certains seconds, à qui la victoire a été réattribuée, ne considèrent pas cette dernière comme telle. Andy Schleck, nouveau vainqueur du Tour 2010, l'a expliqué dans la presse, “Si je gagne cet été, je considérerai cette victoire sur la Grande Boucle comme la première”. Une philosophie que beaucoup de coureurs adoptent.
Mais on peut aussi voir cette question sous un autre angle. On a vu ces dernières années de nombreux coureurs tomber dans des affaires de dopage après avoir fait des résultats, pendant ou même avant. Ceux qui se sont fait prendre pendant sont généralement déchus de leurs titres ou de leurs places comme Alberto Contador déchu de sa première place du Giro 2011. On remarque alors qu'une majorité des podiums – voir de top10 – des grands tours de la dernière décennie ont été modifiés suite à des déclassements pour dopage (voir encadré). Cependant on peut pousser le raisonnement encore plus loin. Si l'on observe ces top10, on s'aperçoit que de nombreux coureurs ont été impliqués dans des affaires de dopage et souvent suspendus, mais à une période autre. Ainsi on peut prendre l'exemple du Tour de France 2005 où seul Cadel Evans (8e), n'a jamais été impliqué dans une affaire de dopage.
Une analyse qui laisse à réfléchir quant au choix de ne pas réattribuer le titre lorsqu'un vainqueur est déchu après avoir été dopé. On pense à l'exemple de Bjarne Riis, vainqueur du Tour 1996, qui avait dans un premier temps été déchu, après avoir révélé qu'il s'était dopé, sans que son nom soit remplacé dans le palmarès. Mais ce dernier a finalement été réinscrit par l'UCI. Le Giro 2009 garde, quant à lui, une ligne blanche puisque Franco Pellizotti (3e), convaincu de dopage pour anomalie sur son passeport biologique, n'a jamais vu son nom remplacé par celui qui le suivait, à savoir Carlos Sastre.

5) Quelle suite pour la carrière de “el Pistolero” ?

Il avait dans un premier temps annoncé qu'il mettrait un terme à sa carrière s'il était suspendu. Mardi, lors de la conférence de presse donnée au lendemain du verdict rendu par le TAS, le natif de Pinto est revenu sur sa décision, annonçant qu'il poursuivrait sa carrière après avoir purgé sa suspension. Mais avec quel maillot ? Lors de cette conférence, la tension était palpable et une barrière paraissait s'être dressée entre Bjarne Riis et son coureur. Pourtant le Danois a une nouvelle fois réaffirmé son soutien à l'Espagnol. Un soutien confirmé par Philippe Mauduit, “Bjarne (Riis, NDLR) soutient Alberto Contador”. Toujours est-il que l'avenir d'Alberto Contador chez Saxo-Bank est flou. Son contrat se terminant en fin de saison, la première question est de savoir s'il souhaite continuer dans la même écurie. Absent sur le prochain Tour de France, il devrait dans tous les cas se préparer pour la Vuelta. Si ce n'est pas avec Saxo Bank, l'éthique devrait avoir son rôle à jouer pour savoir qui sera son futur employeur. À coup sûr, certaines équipes ne voudront pas d'un ancien dopé comme Vincent Lavenu qui évoque un problème d'image. L'avenir du coureur pourrait enfin se jouer avec l'avenir de l'équipe. Si Saxo Bank – Sungard descend en division continentale, difficile de croire que l'Espagnol sera de la partie. Beaucoup d'inconnues persistent quant à son avenir.

6) Quel avenir pour Saxo Bank – Sungard ?

Sans Alberto Contador, la formation danoise risque d'avoir de réels problèmes. “El Pistolero” est tout simplement à l'origine de 68% des points de la Saxo Bank sur la saison passée. Sans lui, l'équipe se serait retrouvée au 18e rang. Sa place en World Tour est donc fortement remise en cause et l'UCI a demandé à la commission des licences de réexaminer le dossier de la formation de Bjarne Riis pour statuer sur une éventuelle relégation en division continentale.
Une relégation d'autant plus envisageable que le manager général aura du mal à trouver un remplaçant à l'Espagnol jusqu'à la fin de sa suspension, voire plus si ce dernier décide de ne pas se réengager. La piste Stéfano Garzelli avait été envisagée le mois dernier avant d'être démentie. Mais l'Italien qui voulait terminer sa carrière sur un Giro – et voyant le fauteuil de leader abandonné – ne serait-il pas prêt à revenir sur sa décision ? Ce serait un bon compromis et Riis aura du mal à trouver meilleure alternative, tant son effectif est pauvre en leader sur les courses par étapes. À moins que le manager général décide d'exploiter les talents de ses coureurs de grands tours – jusque là au service de Contador – et ainsi voir Daniel Navarro ou Chris Anker Sorensen se bagarrer avec les meilleurs. L'avenir en World Tour semble bien compromis pour Saxo Bank – Sungard même si Philippe Mauduit ne le voit pas de cet œil là, “On ne peut pas vraiment savoir à l'avance. Mais il ne faut pas tirer de conclusion trop hâtive. Nous verrons bien”. Reste à savoir si, en cas de relégation, les deux sponsors seront d'accord pour continuer l'aventure en division inférieure.


7) Le cyclisme espagnol aurait-il un problème avec le dopage ?

C'est un nouveau coup dur pour le cyclisme espagnol et même pour le sport espagnol en général. Ces dernières années, les affaires de dopage dans le cyclisme ont parfois concerné de près les Hispaniques. L'affaire Puerto qui a éclaté en 2006 en est tout un symbole. Une cinquantaine de coureurs impliqués, pour la plupart des Espagnols et beaucoup de condamnés comme Alejandro Valverde pour le plus connu d'entre eux. Le nom d'Alberto Contador avait par ailleurs déjà été cité dans cette affaire. On se souvient aussi de Roberto Heras, vainqueur de la Vuelta et convaincu de dopage, Oscar Pereiro – aussi cité dans l'affaire Puerto – à qui l'on a attribué le Tour de France 2006 alors qu'il avait été contrôlé positif, mais blanchi après présentation d'un certificat médical, ou encore Ezequiel Mosquera, deuxième de la Vuelta 2010 et lui aussi convaincu de dopage. Après le verdict rendu dans l'affaire Contador, cela commence à faire beaucoup pour le cyclisme espagnol qui voit les critiques fuser de toute part. Le ministre des sports espagnol, José Ignacio Wert, s'est exprimé sur le sujet, “Nous avons un problème avec le dopage, c'est pour cela que nous allons essayer d'harmoniser la loi antidopage (qui date de 2006) pour satisfaire aux exigences du Code Mondial antidopage de l'AMA...”.
Pour autant, l'Espagne n'est probablement pas plus concerné que d'autres nations comme l'Allemagne qui vient de voir Jan Ullrich condamné, ainsi que l'affaire Andreas Franke faire rage sur son territoire, mais aussi l'Italie avec Michele Scarponi et Ivan Basso tombés eux aussi dans l'affaire Puerto ou encore l'affaire de Mantoue qui pèse sur la formation Lampre.

8) Où cela s'arrêtera-t-il ?

Des affaires éclatent chaque année et on remarque que les champions des années passées tombent comme des mouches. Trois jours après le verdict rendu pour Contador, c'est Jan Ullrich, vainqueur du Tour de France 1997, qui a aussi plongé pour son implication dans l'affaire Puerto. Deux ans de suspension symboliques, mais surtout le retrait du coureur de tous les classements depuis mai 2005. Il perd donc sa troisième place sur le Tour de France 2005. Après Ivan Basso, Michele Scarponi et Alejandro Valverde, c'est le quatrième gros poisson qui tombe dans l'affaire Puerto. Une cinquantaine de cyclistes sont cités dans cette affaire dont une majorité de responsables seront jugés cette année. Mais ce n'est pas la seule, puisque depuis 2008, l'affaire Mantoue fait rage en Italie et une trentaine de coureurs seraient impliqués dont Damiano Cunego, Alessandro Ballan ou encore Michael Rasmussen. Enfin une autre affaire a éclaté en ce début de saison, en Allemagne. Là encore une trentaine de sportifs allemands seraient impliqués dont plusieurs cyclistes comme les révélations Marcel Kittel et John Degenkolb.
On peut également ajouter de coureurs isolés rattrapés par la patrouille comme Franco Pellizotti et Tadej Valjavec qui possédaient des anomalies sur le passeport biologique. Mais aussi Ezequiel Mosquera, dopé sur la Vuelta 2010, Alexandre Kolobnev, seul coureur contrôlé positif sur la dernière Grande Boucle et la récidive de Riccardo Ricco, qui a failli décédé suite à une mauvaise transfusion sanguine. La liste serait trop longue puisque les coureurs de renoms ne sont pas les seuls à avoir recours au dopage. C'est un fléau qui reste omniprésent dans le peloton professionnel et on ne semble pour le moment pas en mesure d'en voir le bout.

9) Lance Armstrong, prochain sur la liste ?

Sept Tour de France à son actif et beaucoup de doutes pèsent sur l'Américain. L'homme le plus titré de la Grande Boucle a déjà essuyé beaucoup d'attaques qui le disaient dopé. D'ailleurs l'enquête fédérale a été classée dernièrement, car les chances de succès étaient trop minces en comparaison du temps et des moyens qu'elle demanderait. Pourtant, même si l'enquête se déroulait à huis clos et était classée confidentielle, certaines informations ont filtré dans les médias. Notamment les témoignages de Floyd Landis et Tyler Hamilton, tous deux anciens coéquipiers du leader US Postal et tous deux déclarés dopés, comme l'était Armstrong selon leurs témoignages. Certaines preuves seraient même trop grosses comme son contrôle positif aux corticoïdes lors du Tour de France 1999 – dont il fût blanchi grâce à un certificat médical – ou encore le “scoop” sorti par l'Équipe six années plus tard, qui établirait que le Texan se serait dopé.
Pourtant, malgré le fait que l'affaire soit classée, Armstrong a gagné une bataille mais pas la guerre. Il devra encore attendre un peu plus d'un an avant d'être définitivement à l'abri d'une condamnation. En effet, le délai de prescription pour une enquête disciplinaire en matière de dopage est de 8 ans. Or, le sextuple vainqueur du Tour a remporté son dernier succès sur l'épreuve en 2005. L'agence antidopage américaine (USADA), qui a d'ores-et-déjà annoncée qu'elle tenterait de récupérer les éléments recueillis lors de l'enquête fédérale pour continuer son enquête, a donc jusqu'en juillet 2013 pour faire tomber le Texan.

10) Quel bilan pour le cyclisme ?

C'est finalement une nouvelle affaire parmi tant d'autres. Mais celle-ci semble avoir plus d'importance puisqu'elle concerne l'un des meilleurs coureurs du peloton. Arthur Vichot résume d'ailleurs bien le sentiment général, “Cette affaire n'est pas forcément une bonne chose pour le cyclisme car on parle du cyclisme en mal. Mais cela permet aussi de voir que la lutte contre le dopage avance et porte ses fruits. Le coureur de la FDJ – BigMat est complété par Vincent Lavenu “On ne peut se réjouir d'une telle affaire même si on remarque que les organes de lutte antidopage font leur travail”.
Cette affaire soulève en tout cas de nombreuses interrogations sur le fonctionnement de la lutte antidopage et les sanctions à adopter. Reste maintenant à savoir si ce nouveau coup dur va avoir des répercutions négatives sur l'opinion publique.

Jérémy Blais



Encadré Tableau podiums Grands Tours

Giro 2011 :
Podium de base :
1. Alberto Contador (Saxo Bank)
2. Michele Scarponi (Lampre)
3. Vincenzo Nibali (Liquigas)
Nouveau podium :
1. Michele Scarponi (Lampre)
2. Vincenzo Nibali (Liquigas)
3. John Gadret (Ag2r-La-Mondiale)


Tour de France 2010 :
Podium de base :
1. Alberto Contador (Astana)
2. Andy Schleck (Saxo Bank)
3. Denis Menchov (Rabobank)
Nouveau podium :
1. Andy Schleck (Saxo Bank)
2. Denis Menchov (Rabobank)
3. Samuel Sanchez (Euskaltel)


Giro 2009 :
Podium de base :
1. Denis Menchov (Rabobank)
2. Danilo Di Luca (LPR Brakes)
3. Franco Pellizotti (Liquigas)
Nouveau podium :
1. Denis Menchov (Rabobank)
2.
3. Carlos Sastre (Cervélo)
4. Ivan Basso (Liquigas)

La deuxième place n'a pas été réattribuée

Tour de France 2008 :
Podium de base :
1. Carlos Sastre (Saxo Bank)
2. Cadel Evans (Silence Lotto)
3. Bernhard Kohl (Gerolsteiner)
Nouveau podium :
1. Carlos Sastre (Saxo Bank)
2. Cadel Evans (Silence Lotto)
3. Denis Menchov (Rabobank)

Giro 2007 : Alessandro Petacchi est destitué de son maillot de meilleur sprinteur au profit de Danilo Di Luca

Tour de France 2006 :
Podium de base :
1. Floyd Landis (Phonak)
2. Oscar Pereiro (Caisse d'Epargne)
3. Andréas Kloden (T-Mobile)
Nouveau podium :
1. Oscar Pereiro (Caisse d'Epargne)
2. Andréas Kloden (T-Mobile)
3. Carlos Sastre (CSC)

Tour de France 2005 :
Podium de base :
1. Lance Armstrong (Discovery Channel)
2. Ivan Basso (CSC)
3. Jan Ullrich (T-Mobile)
Nouveau podium :
1. Lance Armstrong (Discovery Channel)
2. Ivan Basso (CSC)
3. Francisco Mancebo (Illes Balears)

Vuelta 2005 :
Podium de base :
1. Roberto Heras (Liberty Seguros)
2. Denis Menchov (Rabobank)
3. Carlos Sastre (CSC)
Nouveau podium :
1. Denis Menchov (Rabobank)
2. Carlos Sastre (CSC)
3. Francisco Mancebo (Illes Balears)


La question à Vincent Lavenu
Manager général Ag2r-La-Mondiale

L'avenir d'Alberto Contador chez Saxo Bank est incertain. Une venue chez Ag2r-La-Mondiale est-elle envisageable ?

Non, ce n'est pas du tout dans nos réflexions, il y aurait clairement un problème d'image. Faire venir Contador chez nous, ce n'est pas dans nos cordes. Et puis, honnêtement, cela pauserait un problème éthique, avec tout le respect que j'ai pour ce coureur, sa venue n'est pas envisageable.
Recueillis par Jérémy Blais


Philippe Mauduit : “On n'a pas affaire à un tricheur”

Directeur sportif au sein de l'équipe Saxo Bank, Philippe Mauduit a vécu l'affaire en interne. Il évoque l'incompréhension du verdict et le soutien accordé à Contador.

Comment a été vécu l'annonce du verdict au sein de l'équipe ?

C'est une déception autant pour ma part que pour toute l'équipe. Le verdict du TAS montre qu'il ne s'est pas dopé intentionnellement. La sanction devrait être mesurée or ce n'est pas le cas. C'est l'incompréhension qui domine face à cette sanction qui nous paraît disproportionnée. J'ai du mal à accepter mais l'équipe se doit de le faire et de respecter la décision. De toute façon, on n'a pas le choix.

Que avenir pour la formation danoise ?

L'avenir de Saxo Bank sera examiné par la commission des licences. On ne peut vraiment pas savoir à l'avance. Ce qui est sûr c'est que le sponsor soutient l'équipe et Alberto (Contador, NDLR).

Et pour la suite entre Saxo Bank et Contador ?

Alberto Contador est irremplaçable. Aucun coureur ne peut se targuer de courir comme lui, d'avoir la même implication et la même concentration pendant toute une saison. Donc on veut le garder et je pense sincèrement qu'il restera. Bjarne lui accorde tout son soutien et il est attaché à lui. Contador se sent bien dans l'équipe. Il n'y a pas de raison qu'il parte.

Quels sont les coureurs qui prendront le leadership des grands tours ?

Daniel Navarro et Chris Anker Sorensen sont capables de faire des top10 sur les grands tours mais on va revoir la stratégie de course. Avant la stratégie était faite pour que les coureurs travaillent pour Alberto Contador. Maintenant ils auront plus de liberté et on tentera de jouer les victoires d'étape.

Recueillis par Jérémy Blais


John Gadret “Pour une tolérance zéro”

Troisième du dernier Giro après le déclassement de Contador, John Gadret n'en est pas plus satisfait. Les choses restent telles qu'elle sont pour le grimpeur d'Ag2r-La-Mondiale.

Êtes-vous satisfait de l'attribution de la troisième place du Giro ?

Une troisième place c'est bien mais ça ne change rien. Certes je ne la refuse pas mais cela n'a pas la même saveur que si elle s'était gagnée sur la route. Le scénario aurait même été différent. Il y avait deux courses, Contador devant et tous les autres derrière qui se tenaient dans un mouchoir. Le résultat n'aurait peut-être pas été le même sans lui.

Vous êtes pour la tolérance zéro ?

Je serais pour une tolérance zéro, pour les gros tricheurs, si cela permettait d'éradiquer les cas comme Riccardo Ricco qui a récidivé (l'Italien a commis deux infractions de dopage, NDLR). Pas pour les petits tricheurs comme Aurélien Duval (contrôlé positif à un stimulant en 2009, NDLR). Mais il y a toujours les erreurs de jugement donc c'est difficile de se prononcer.

Courir avec Contador, vous aimeriez ?

Même s'il n'est pas sûr de continuer avec Saxo Bank, Contador n'intégreras pas une formation française car ce n'est pas du tout dans leur mentalité d'engager des coureurs condamnés pour dopage. C'est un souci d'image, donc courir avec Contador je n'y pense pas car la question ne se pose pas.
Recueillis par Jérémy Blais

Dans ce mag, j'ai aussi fait un portrait de Sam Dumoulin, Une présentation des étapes 7, 8 et 9 du Tour et une double page confidences avec les chroniques d'Arnaud Demare et Pierre Rolland et une interview de Steve Schleck.

Beau boulot je trouve

Respect .

On pourra avoir l'article sur Dumoulin ou pas ?

Pas de souci KK je poste ça dans la semaine

Merci bien

Auteur d'une de ses meilleures saisons en 2011 avec six succès, Samuel Dumoulin entame sa cinquième saison chez Cofidis. Le sprinteur
de poche de la formation française et devenu un élément incontournable dans l'effectif d'Eric Boyer. Il l'a encore prouvé en remportant la première
classique de la saison, le GP de La Marseillaise.

Profil atypique pour un sprinteur, Samuel Dumoulin n'en
reste pas moins un excellent finisseur. Capable de s'imposer sur des arrivées
accidentées comme sur le plat, le petit gabarit du sprinteur français est
omniprésent sur les courses de l'Hexagone en particulier. Il a d'ailleurs bien
commencé la saison en s'imposant sur le GP La Marseillaise, première étape de
la Coupe de France. Une Coupe de France qui sera l'un des nombreux objectifs
fixés par son manager général Eric Boyer, “Même s'il a briller en Catalogne
ses deux dernières années, j'aimerais qu'il gagne sur des courses françaises.
Paris-Nice, le Dauphiné, le Tour, Les championnats de France et même la Coupe
de France seront des objectifs qu'il peut atteindre. Il en a les moyens”.

Celui qui l'a fait venir chez Cofidis en 2008 le connais
très bien, “Plus c'est difficile, plus il est capable de le faire”.
D'ailleurs, il ne tarit d'éloges sur son sprinteur, “C'est un moteur de
l'équipe qui travaille très dur pour réussir. Il fédère aussi, il a un bon
esprit collectif et met souvent l'ambiance”. “Sam”, comme ses équipiers
aiment à l'appeler, est aussi un excellent “tuteur” pour Adrien Petit, vice
champion du monde espoir. Ce dernier sera d'ailleurs la relève de Dumoulin mais
en attendant, il a encore beaucoup de choses à apprendre.

Pour Boyer, “Sam fait partie des meubles. Il est un
élément indispensable de l'équipe depuis son arrivée il y a quatre ans”. Une
machine à points et à succès chaque année, une valeur sûre. Il s'est créé un
certain confort dans la formation française. On se dit alors qu'il pourrait
rentrer dans une certaine routine surtout qu'on le retrouve souvent sur les
mêmes courses. Son calendrier varie peu. Mais encore une fois, le manager
général de la Cofidis est clair, “Il ne se repose pas sur tout cela. Au
contraire, il continue à travailler et tente encore de progresser”. Et
lorsqu'on lui demande si son coureur a des défauts, Eric Boyer répond
sincèrement, “Il a encore des progrès à faire sur les coups de fatigue.
C'est un coureur qui se donne à fond et qui accuse parfois des gros coups de
mou. Nous devons alors l'aider à prévoir cela et l'inciter à se reposer avant”.

Ce qui a toujours fasciné chez le sprinteur de poche de la
Cofidis, c'est son physique. Bien loin des gros gabarits que sont les Hushovd,
Greipel et autre Boonen, il se rapprocherait plus d'un Oscar Freire. Avec c'est
57 kilos et ses 159 centimètres, il est le plus petit du peloton professionnel.
Mais pour Eric Boyer, son gabarit n'est pas un inconvénient, au contraire, “c'est
un atout. Il passe bien mieux les bosses que les autres grands sprinteurs.
Ensuite, son manque de puissance dû à sa carrure n'est qu'une apparence. Il
compense cela par le mental, il court avec sa tête. Il est très fort
psychologiquement et avec le grand nombre de coureurs capable de gagner au
sprint, cet aspect de la course va devenir primordial (voir encadré). Il
sait analyser les faiblesses de ses adversaires et joue souvent la dessus pour
s'imposer”.

Il y aura enfin une échéance que le Français ne voudra pas
rater, les Jeux olympiques. Certes le parcours sera plat et tout le monde voit
Mark Cavendish l'emporter à domicile. Beaucoup seront donc là pour lui
contester la victoire et Samuel Dumoulin aimerait être de ceux-là. Mais il aura
fort à faire pour décrocher un place parmi les quatre Français sélectionnés.
Romain Feillu, Arnaud Demare, Jimmy Casper, Anthony Ravard seront de sérieux
concurrents au rôle de sprinteur. Mais celui qui s'est imposé sur l'Étoile de
Bessèges en 2011 a l'avantage d'avoir déjà tâtonné le parcours en finissant 3^e
de l'épreuve pré-olympique, remportée par Mark Cavendish. “S'il
démontre qu'il est dans une phase ascendante trois semaine avant le jour J,
explique Boyer. Si c'est le cas, il sera sélectionné. Jalabert le connais
bien et il sait comment il fonctionne. Il peut faire jouer son expérience par
rapport aux plus jeunes et cela pourrait pencher dans la balance”.

À 31 ans, Samuel Dumoulin a encore une longue route à faire
et de belles choses à accomplir. Vu l'osmose qu'il forme avec la formation
d'Eric Boyer, il pourrait bien finir sa carrière sur les chapeaux de roues avec
le maillot rouge de la Cofidis sur les épaules.

Merci un portrait qui correspond parfaitement au petit Sam selon moi
Juste une question, pour les analyses de Boyer, tu l'as interroger ou tu as trouvé les citations sur le net ?

J aime bcp le travail que tu fait

J'ai eu Boyer au tel KK

Super article chapeau

Tak' a écrit:

J'ai eu Boyer au tel KK

Dac ! En tant que "novice" pour un journaliste, ce doit être enrichissant je présumé

Kaiser Kos a écrit:

Tak' a écrit:

J'ai eu Boyer au tel KK

Dac ! En tant que "novice" pour un journaliste, ce doit être enrichissant je présumé

Bien sûr tout comme des Gadret, Lavenu, Rolland, Demare etc...

Très beau travail Tak .